Le sommet de l’Everest, culminant à 8 849 mètres d’altitude, suscite chaque année l’ambition de nombreux alpinistes. Pourtant, cette montagne mythique se transforme souvent en cimetière pour ceux qui tentent son ascension. Entre trois et quinze grimpeurs y perdent la vie chaque année. Leur corps reste alors figé dans le froid extrême, tels des repères macabres pour les suivants. Au-delà de la tragédie humaine, cette situation soulève des problèmes éthiques et environnementaux complexes.
Les défis de l’évacuation des corps sur l’Everest
Obstacles logistiques
L’évacuation des dépouilles depuis le sommet de l’Everest est une entreprise délicate, voire impossible. Les conditions climatiques extrêmes, qui varient entre -19 °C et -36 °C, combinées à la raréfaction de l’oxygène rendent toute intervention humaine périlleuse. De plus, l’héliportage est également exclu en raison du manque d’air dense nécessaire au vol.
Risques pour les sauveteurs
L’intervention des secours implique un risque significatif : il faut parfois risquer plusieurs vies pour en sauver une seule. En haute altitude, chaque mouvement coûte cher en termes d’énergie et d’oxygène, ce qui rend le rapatriement des corps hautement dangereux.
Après avoir constaté ces difficultés inhérentes à l’évacuation des corps, il est crucial de comprendre pourquoi cette zone est si mortelle pour les alpinistes.
La « zone de la mort » : comprendre les dangers extrêmes
Le manque d’oxygène et le froid glacial
Située au-delà des 8 000 mètres, la « zone de la mort » tire son nom des conditions dramatiques qu’elle offre. Outre les températures parfois inférieures à -40 °C, le taux d’oxygène y est trois fois inférieur à celui du niveau de la mer, ce qui provoque un épuisement physique et mental rapide.
Les dangers liés aux chutes et avalanches
Plus on s’élève, plus le terrain devient dangereux. Des crevasses cachées sous la neige, des chutes de séracs ou encore des avalanches peuvent se produire à tout moment.
Cette zone inhospitalière est également le lieu de repos final pour certains alpinistes, dont Green Boots, dont nous allons désormais discuter.
Le phénomène « Green Boots » et autres repères macabres
Qui était Green Boots ?
Green Boots est une dépouille non identifiée d’un alpiniste indien qui est devenue un point de repère sur la route du versant nord de l’Everest. Ses chaussures vertes lui ont valu ce surnom. Il représente la réalité tragique de ceux qui perdent leur vie en tentant d’atteindre le sommet. Son corps figé dans le gel rend son déplacement impossible.
Les autres « marqueurs »
Au fil des ans, d’autres dépouilles ont été laissées sur place, servant également de repères macabres pour les grimpeurs. Ces corps rappellent constamment aux alpinistes les risques inhérents à leur quête.
Cette situation, bien que tragique, pose une série de questions éthiques et environnementales.
Le dilemme éthique et environnemental du toit du monde
L’impact du réchauffement climatique
Le réchauffement climatique provoque la fonte des neiges et de la glace de l’Everest, exposant ainsi les dépouilles des alpinistes décédés depuis des décennies. Cette situation conduit à une augmentation des visibilités des corps mais aussi des déchets laissés par les expéditions passées.
Quelle solution ?
Cette situation a amené le gouvernement népalais à lancer une campagne pour récupérer ces restes humains et déchets. Cependant, cette opération s’est heurtée à d’importants défis logistiques et met en lumière le dilemme entre respecter la mémoire des disparus et préserver l’environnement.
Pour clore ce sujet sensible, il convient de se souvenir que chaque ascension est une lutte contre la nature mais aussi contre soi-même. L’Everest est autant un terrain d’aventure que de tragédie. Il est donc nécessaire de continuer à réfléchir aux meilleures manières d’allier le respect de la mémoire des disparus, la sécurité des grimpeurs et la préservation de l’environnement.
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